{ straight for the knife }
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Elle alluma son téléphone. C'était son premier réflexe au petit matin, quand le soleil perçait difficilement entre les nuages et la brume du port. Cet appareil ultra technologique était devenu son bébé, elle qui était seule. C'était son ouverture sur le monde, sur les autres, sur l'amour. Trois nouveaux messages. C'était l'annonce promise dans l'encadré en haut de son écran. Un message de sa mère et deux de ces jeunes hommes qu'elle avait contacté plus tôt. Deux hommes aux apparences charmantes et charmeuses trouvé sur cette stupide application à laquelle ses amies l'avaient inscrite. Hotties. Le speech était simple : rencontrez près de chez vous des hommes et des femmes correspondants à vos attentes. Classique, mais efficace. C'était l'application du moment pour tous ces gens en mal d'amour. Elle était de ces personnes.

Citation :

✉ de bigboy
Coucou Candylips ! Quelle belle photo as-tu posté ! Je serais ravi de faire plus amples connaissances. Que dis-tu d'un verre, ce soir, au Gallaxis ? J'ai vu que tu y étais l'autre soir, je n'ai pas osé t'approcher. Qu'en dis-tu ?

✉ de heat carl
Bonsoir Candylips. Pourquoi ne pas se rencontrer un de ces quatre ? Après tout, il me semble que c'est la juste continuité maintenant.

Elle parcouru les messages avec un petit sourire en coin de lèvres. Quelque chose dans son ventre la titillait. Une forme d'excitation inattendue. Quoi de plus attrayant que la perspective d'un rendez-vous avec de charmant garçons ? Elle commença déjà à s'organiser alors qu'en fond, les informations étaient énoncées d'une voix grave. « ... La police a retrouvé le corps ce matin, baignant dans un cylindre. La jeune femme n'a pas encore été identifiée mais la mise en scène semble rappeler le meurtre d'une autre femme le mois dernier. Se pourrait-il qu'un serial killer ne se ballade dans les rues de Portland ? Il a été mis en évidence que les deux jeunes femmes n'avaient sur elles que leur téléphone portable avec quelques similitudes comme cette nouvelle application de dating : Hotties. Nos envoyés spéciaux se trouvent actuellement devant le commissariat où ils tentent de pouvoir parler avec le- » Elle coupa la télé en soufflant. Ces maudits médias étaient des oiseaux de mauvaises augures. Ils n'étaient là que pour énumérer des drames. Comme si un serial killer se baladait sur un réseau internet ! Ces applications sont contrôlés de nos jours, un sociopathe ne pourrait se balader librement. Ou on l'aurait repéré grâce à une photo étrange, avec un regard perçant, glacial. N'importe quoi. Aussi, se contenta-t-elle d'apporter une dernière touche de rouge sur ses lèvres avant de sortir en vitesse. L'amour l'attendait peut-être dehors. Si elle en revenait vivante.